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C’est quoi le rôle des garçons dans tout ça ?

Posted: septembre 16th, 2011 | Author: | Filed under: Genre, patriarcat | 11 Comments »

J’ai eu une chance de dingue, politiquement. Dès que j’ai été pris par le goût de la révolte, je suis tombé sur des féministes. Au départ, comme tout garçon qui se respecte, je leur ai posé des questions absolument stupides, sans douter de rien. Je me suis fait remettre à ma place vite fait. Alors j’ai voulu comprendre, j’ai persévéré, j’ai lu, je me suis renseigné. Mais surtout, j’ai été guidé, je suis tombé sur des nanas qui ont bien voulu prendre le temps de m’expliquer quelques évidences, de me donner des éléments pour me nourrir et pour pouvoir commencer à réfléchir un peu tout seul sur le sujet. Ce mélange de confrontation et d’échange est une richesse incroyable, et m’a permis d’apprendre beaucoup de choses. J’espère entre temps avoir rendu la pareille aux personnes qui ont bien voulu me soutenir là-dedans.

Mais c’est un équilibre assez précaire. Pour les quelques garçons que je connais avec qui on partage ce vécu, il arrive très vite une autre question compliquée: qu’est-ce qu’on fait de tout ça ? Qu’est-ce qu’on en tire politiquement ? Comment on agit sur cette base ? Parce qu’essayer d’être un garçon correct à titre individuel, c’est mignon, mais c’est comme limiter l’écologie au tri des déchets: c’est un peu court. Il faut donc réfléchir à comment prendre place dans un mouvement contre le patriarcat en tant que garçon, et c’est là que ça se complique.

Je n’ai jamais voulu me dire féministe. Pour moi, le féminisme, de ce que j’en comprend, c’est un mouvement collectif d’auto-organisation des femmes. A partir de là, je n’y ai pas vraiment ma place. Je peux être solidaire, je peux soutenir la lutte, mais ce n’est quand même pas mon mouvement. Je crois que l’auto-organisation, c’est un ingrédient politique indispensable. Sur les lieux de travail, de nos jours, c’est un principe acquis pour l’essentiel (j’ai dit un principe, la pratique peut être différente), et je crois que toutes les bonnes raisons qui font que c’est une bonne idée sur le terrain du travail sont applicables ailleurs. Le patriarcat est un système de domination et, en tant que tel, les seules vraiment aptes à trouver des outils efficaces pour en finir avec lui sont les dominé-e-s au sein de ce système, c’est-à-dire les femmes.

D’ailleurs, historiquement, les outils théoriques et pratiques de cette lutte ont été forgées par le travail politique de femmes. Des hommes ont parfois participé, mais leurs contributions n’ont jamais été essentielles. Pour moi, on touche là à des évidences politiques essentielles, qui fonctionnent aussi dans d’autres domaines. Par exemple, Marx est un génie, mais son travail se base sur le mouvement ouvrier de critique théorique et pratique du capitalisme, pas l’inverse. Sans mouvement ouvrier, pas de Marx. Sans mouvement féministe, pas de critique théorique et pratique réelle du patriarcat. Alors ne pas vouloir me dire féministe, c’est rappeller que j’ai une position fondamentalement différente que celle de n’importe quelle femme quand je parle de genre, même si je peux prétendre lutter contre le patriarcat.

Pourquoi ne pas utiliser, alors, un autre terme qui revient des fois: pro-féministe ? Je l’aime pas. Je ne suis pas pro-féministe. Je n’ai pas une préférence naturelle pour les féministes ou je ne sais quoi. Je ne me suis pas levé un matin en me disant que j’allais kiffer toutes les féministes que je croiserais. Pour moi, ce pro-truc, ça amène la question sur un terrain affectif un peu binaire, genre plateau de télé: « pour ou contre le féminisme » ? Le féminisme est un mouvement social, j’ai pas à être pour ou contre lui, j’ai à le soutenir ou à lui mettre des bâtons dans les roues, et je trouve que ce petit préfixe ne reflète pas ça. Dans le même genre, je ne suis pas pro-palestinien non plus. Je n’ai pas un amour particulier pour les palestinien-ne-s. Tout ce vocabulaire amène, à mon avis, à des contradictions idiotes: on peut être pro-palestinien ou pro-israélien, mais alors ça fait que quand on est l’un, on est anti-l’autre non ? Comment ça marche ?

La question de fond derrière la question de vocabulaire, c’est de savoir c’est quoi le rapport au féminisme. J’ai l’impression que, en général, le féminisme et, de manière plus large, le genre sont perçus comme des sujets. Il y a le travail, les femmes, le colonialisme, la prison, … Tout ça c’est des sujets séparés les uns des autres, sur lesquels on intervient pour donner une position. Une amie rigole (jaune) en parlant « d’antisexisme dans les status« : de nos jours, il faut être antisexiste, c’est bien, alors on le rajoute comme un thème de plus sur lequel il faut avoir des choses à dire, entre le nucléaire et le Moyen-Orient. A ce moment-là, on se retrouve à faire de l’antisexisme une question de principe, déconnectée de nos pratiques et de nos luttes quotidiennes. Ce qui revient à dire que l’essentiel du boulot va être fait par les concernées, c’est-à-dire les femmes.

C’est là que, je crois, on peut jouer un rôle en tant que garçons. J’ai l’impression que le rôle qu’on peut jouer, c’est d’intégrer les outils théoriques et pratiques du féminisme dans nos luttes et dans nos réflexions. Que penser aux questions de genre ne soit pas uniquement réservé à la « commission femmes » ou aux grandes gueules féministes de service.

Si je me sens solidaire avec le mouvement féministe, ce n’est ni par charité, ni par culpabilité, ni pas grandeur d’âme. C’est parce que je pense qu’on ne détruira pas le capitalisme sans détruire aussi le patriarcat. C’est nécessaire de lutter contre le patriarcat si on se veut révolutionnaire, y’a pas à tortiller. Ce qui veut dire que le genre, ça ne peut pas être un truc qu’on relègue dans un coin de nos têtes et auquel on pense quand on manifeste pour le droit à l’avortement. Ça doit être une problématique quotidienne, constante, qui influe sur les pratiques collectives, qui est présente aussi bien qu’on écrive un tract, qu’on parle à des gens ou qu’on fasse une manif.

Vous allez me voir venir avec mes gros sabots, mais un excellent exemple de comment on ne fait pas ce travail à l’heure actuelle, c’est l’affaire DSK. Je l’ai déjà dit dans le texte juste avant, mais c’est incroyable que des organisations féministes aient été les seuls à trouver des choses malignes à dire à ce sujet. Je crois que ce qu’on a vu à cette occasion, c’est qu’au mieux, le patriarcat et tout ce qui va avec (les violences conjugales, les viols, …) était perçu comme une question secondaire. La vraie politique, c’est les insurrections arabes, la crise et les déclarations de Sarkozy.

Comprendre le patriarcat et son fonctionnement, connaître l’histoire des luttes féministes et pouvoir causer autour de ça en tant que garçon, c’est aussi essentiel politiquement que d’avoir lu des choses sur les émeutes de 2008 en Grèce. En comprenant le fonctionnement quotidien du rapport de domination qu’est le patriarcat, on devient aussi plus malin pour comprendre le capitalisme et ses ramifications et lutter contre. On se fait de nouvelles et nouveaux allié-e-s, on découvre des perspectives qu’on avait pas avant. Il n’y a pas, d’un côté l’anticapitalisme et la lutte contre l’Empire, et de l’autre la lutte antipatriarcale. C’est le même monde contre lequel on lutte dans les deux cas, et les deux luttes doivent se nourrir mutuellement sinon elles crèveront les deux.

C’est une des choses qui me met particulièrement en colère dans les textes affiliés à Tiqqun. Cette volonté de prendre de haut la question du genre, de refuser de parler d’une manière ou d’une autre le langage du féminisme, et d’en faire une sorte de critique surplombante comme si c’était pittoresque, certes, mais pas vraiment sérieux. On retrouve aussi cette attitude chez des vieux marxistes fossilisés qui se disent que si Marx n’en a pas beaucoup parlé, c’est que ça ne doit pas être intéressant. D’une certaine manière, c’est ce qui est irritant chez Pierre Bourdieu, dans La domination masculine: il réussit le tour de force de parler du genre et du féminisme comme d’une extension de sa théorie, comme un terrain de plus sur lequel appliquer son savoir déjà existant. Comme si rien, dans la problématique des genres et le mouvement féministe en tant que tel, ne pouvait remettre quoi que ce soit en cause dans sa propre théorie. Il savait déjà tout sur le patriarcat avant même de s’y intéresser, c’est fou, non ?

Je me dis que ce qu’on peut faire en tant que garçon, c’est justement se laisser changer politiquement par le féminisme, s’en nourrir, le prendre au sérieux, en tirer des conclusions théoriques et pratiques nouvelles. Ne pas se dire qu’on sait déjà tout ce qu’il y a en tirer avant même de l’avoir abordé. De nos jours, je ne vois plus de séparations fortes entre ma grille d’analyse « anticapitaliste » et ma grille d’analyse « antipatriarcale« . Il y a de l’antipatriarcat dans mon anticapitalisme et inversement. La lutte contre le patriarcat n’est pas une option, un truc qui fait de nous quelqu’un de bien. C’est une nécessité si on veut réellement transformer ce monde.

En résumé, j’ai l’impression que ce qu’on peut faire en tant que garçon, c’est aider à créer un climat où parler de genre et de patriarcat soit une évidence commune, et pas une lubie de féministe, où c’est pas une nana qui doit forcément poser la question de la conséquence pour les femmes de telle ou telle mesure, ou de telle ou telle lutte. En fait, j’ai l’impression qu’en tant que garçon, on peut apprendre. Mieux encore, on peut utiliser ce qu’on apprend pour explorer de nouveaux terrains et de nouvelles luttes. Le travail antipatriarcal, c’est un travail politique nécessaire (nécessaire à titre collectif hein, ça ne veut pas dire que tout le monde doit bosser tout le temps sur les questions de genre). Mais, en tant que garçon, il faut, au moins, qu’on aie en tête le fait que tant qu’on a pas intégré le genre à nos grilles de lectures, elles sont profondément incomplètes, et on fait des erreurs politiques. Les erreurs, c’est pas grave, on en fait tou-te-s (surtout moi, cela dit), mais ça indique qu’il y a du boulot à faire.

En fait, je trouve que la question de fond là-dedans, c’est de savoir pourquoi on lutte contre le patriarcat (peut-être même pourquoi on lutte en général, d’ailleurs): je ne lutte pas par humanisme, parce que je suis gentil ou parce que je veux sauver des pauvres victimes sans défense. Je lutte contre le patriarcat parce que je veux transformer radicalement ce monde, et que ça passe par le fait de construire des solidarités et des luttes communes. Sans solidarité, on ne changera jamais rien à rien, et soutenir la lutte féministe est une nécessité pour construire des solidarités avec des femmes. D’une certaine manière, la lutte antipatriarcale n’est pas ma lutte, mais elle est néanmoins complètement indispensable pour que ma lutte soit victorieuse. C’est un sacré jeu de funambule, mais j’ai l’impression que la solidarité, c’est toujours un sacré jeu de funambule 🙂

[mise à jour (02/11/11)] Par l’intermédiaire de rezo.net, un autre texte sur le sujet, infiniment plus universitaire, mais assez proche, je dirais: Les hommes proféministes : compagnons de route ou faux amis ? Plein de références utiles.


11 Comments on “C’est quoi le rôle des garçons dans tout ça ?”

  1. 1 Christine said at 18 h 47 min on septembre 16th, 2011:

    Je suis d’accord sur le point de vocabulaire. Il manque un mot…

    Mais pas complètement sur le fait que c’est pas la lutte des hommes. Le patriarcat c’est l’oppression des femmes, certes mais l’aliénation de toustes. Et il me semble que les hommes ont tout à gagner à mener leur propre combat antipatriarcal pour ne plus être prisonniers de l’image sociale de l’homme : fort, responsable, viril, qui boit et pleure pas et qui sait se servir d’une tronçonneuse, qui est celui par qui les deux orgasmes arrivent en relation hétéro, qui rapporte l’argent du ménage (je caricature, mais l’injonction à la virilité existe tout autant que l’injonction à la féminité)… Il me semble réellement que les hommes ont autant à gagner dans ce changement des valeurs, qui n’arrivera que si le système d’oppression qu’elles justifient est abattu

  2. 2 murmures said at 18 h 08 min on septembre 17th, 2011:

    Ben je sais pas … Oui, les garçons comme les filles sont aliéné-e-s par le patriarcat. Mais, en plus, les filles sont exploité-e-s dans le cadre de ce système, et j’ai l’impression que ça fait une grosse différence: je ne suis pas bien sûr que l’aliénation soit une bonne base pour une lutte. Elle est complexe à définir, pas toujours évidente à saisir, et j’ai l’impression qu’elle amène sur des terrains casse gueule (la fausse conscience, et la servitude volontaire, et tous ces trucs là).

    Mais peut-être que la différence essentielle que je vois, c’est que le mec peut toujours choisir de se soumettre aux exigences patriarcales, et il peut savoir qu’il en tirera des avantages concrets. Même si c’est du boulot, et que c’est difficile, il peut toujours rentrer dans le rang, la grande famille patriarcale sera toujours prête à l’accueillir, à le réhabiliter et à lui redonner ses privilèges. Une nana, elle a pas ce choix là: rentrer dans le rang, c’est accepter de se faire avoir, pour elle.

    T’en penses quoi ?

  3. 3 Christine said at 18 h 26 min on septembre 17th, 2011:

    J’en pense que tu es un pur produit lutte de classes ;-)) qui ne fait l’analyse qu’en termes économiques

    Si je suis bien sûr d’accord que le patriarcat c’est d’abord l’exploitation économique des femmes, les conséquences qui en découlent sont plus variées et multiples.

    Je suis persuadée que pour les hommes « pas virils » (vite dit), pour les garçonnets qui veulent devenir danseurs étoiles, pour les PD qui se suicident à 17 ans, le patriarcat dans sa composante idéologique est bien lourd et qu’ils ont tout à gagner à l’égalité.

    Une femme peut aussi rentrer dans le rang du patriarcat et en tirer éventuellement des avantages concrets : être entretenue au lieu de bosser à temps partiel mal payé par exemple, ne pas être en lutte permanente…

  4. 4 murmures said at 22 h 43 min on septembre 17th, 2011:

    Ah c’est malin ! Chaque fois que tu me réponds, j’ai l’impression d’être un vieux marxiste barbu 🙂

    Je sais pas si je pense forcément tout en terme économiques. Quand je parle d’avantages, je pense à toute une gamme de choses, pas forcément des thunes, du taff’ ou des choses comme ça. Tu me vois venir, je pense à des avantages comme le fait d’être écouté plus facilement dans les conversations, d’être pris plus au sérieux dans des discussions théoriques, et autres machins que j’avais essayé de lister dans mon précédent post sur ce genre de questions.

    Pour reprendre tes termes, je ne sais pas s’il y a des garçons pour lesquels la pression idéologique est supérieure aux avantages matériels sur le long terme. Probablement il y en a, mais je pense que ça ne fait pas beaucoup de monde. Je crois que je suis plutôt un garçon pas très viril, mais je compterais pas sur moi pour être un allié toujours consistent sur des questions antipatriarcales. A plein de moments, je crois que c’est simplement trop facile pour un garçon de lâcher l’affaire, et de ne pas faire le boulot qu’il faut. Peut-être je m’en rend pas compte, mais j’ai toujours plus vécu mon travail sur les questions de genre comme une nécessité plutôt que comme une libération. Je reviendrais dessus pour rien au monde, mais je ne me vois pas dire à un mec: tu vas voir, c’est un chemin libérateur pour toi.

    Sur la question des PD, j’ai l’impression de rien avoir de malin à dire. J’en sais trop rien. C’est sûr que ça change quelque chose, mais j’y vois pas très clair là-dessus. J’ai probablement tendance à en sous-estimer l’importance, du coup :/

    Et oui, une femme peut rentrer dans le rang, mais j’ai l’impression qu’un garçon à toujours beaucoup plus à gagner de rentrer dans le rang. Ravi de cette discussion, cela dit 🙂

  5. 5 Christine said at 19 h 16 min on septembre 17th, 2011:

    Et puis aussi
    http://aldebaran.eu.org/images/0209/sexualite.jpg

  6. 6 Okapi said at 8 h 01 min on octobre 2nd, 2011:

    Très bon texte -déjà parce que les réflexions de mecs sur leur position oppressive sont rares sur le sujet dans le « milieu »-, malgré un usage répété du « je » un peu déroutant et certaines réflexions qui manquent. Mais bon, on peut pas tout dire dans un seul texte.

    En tout cas sujet trop peu abordé et vue comme « de seconde zone », ce que pointe bien ce texte et qui est déjà presque une prouesse (je me retrouve dans beaucoup de choses que je n’aurai pas mieux formulées).

    En revanche concernant cette image dans les commentaires : http://aldebaran.eu.org/images/0209/sexualite.jpg , je la trouve juste sexiste, pas drôle et hétéro-centrée.
    Rabajoie inside. Merci. Bonne continuation, et merci pour vos textes.

  7. 7 murmures said at 15 h 54 min on octobre 2nd, 2011:

    Merci à toi Okapi pour le commentaire.

    Ça pourrait m’intéresser, par contre, que tu développe sur ce que tu trouves déroutant dans mon usage du « je ». Et sur les réflexions qui manquent à mon texte, bien sûr, mais ça, je me dis que si tu ne l’a pas déjà précisé, c’est que tu n’en a plutôt pas l’envie là tout de suite.

  8. 8 Christine said at 20 h 17 min on octobre 2nd, 2011:

    Hétérocentrée ?

    Ben, dans le cadre d’un mec qui se demande ce qu’il gagne à être pro-féministe, un couple lesbien aurait été plutôt décalé 😉

    Mais nan, elle n’est pas sexiste, je m’en serais aperçu. Humour inside.

  9. 9 Patrick said at 12 h 45 min on octobre 6th, 2011:

    Je vais faire celui qui débarque (je débarque toujours avec un train de retard), aussi je vais le redire : il est bien, hein, le blog à murmures ? 🙂

    « Ah c’est malin ! Chaque fois que tu me réponds, j’ai l’impression d’être un vieux marxiste barbu » c’est souvent l’effet que ça fait quand on discute avec Christine. Dès fois aussi on a l’air d’un vieux con. C’est pas beaucoup mieux, juste un peu plus rigolo.

    Merci pour ce billet tout plein de réflexions que je ne serai pas arrivé à formuler aussi clairement.

  10. 10 murmures said at 15 h 29 min on octobre 6th, 2011:

    Ravi de t’accueillir ici, merci du compliment, et surtout, merci de me renseigner sur les habitude des Christine: je serais moins surpris la prochaine fois 🙂

  11. 11 Christine said at 15 h 35 min on octobre 6th, 2011:

    Tsssssss, ça suffit les garçons 😀